C'était un début de projet à moyen terme il y a un long moment déjà, mais finalement, je pense que je l'aime comme ça, sans action, avec juste des mots et une introduction qui coupe sec. Je l'ai écrit d'un coup, sans le relire avant aujourd'hui et je n'ai rien changé.
Je pense que je le préfère vraiment comme ça, brut.
*******
Sa sacoche est vert fluo. Verte fluo, comme dirait ma mère ; elle a qu'à chercher dans une grammaire pour se rendre compte qu'elle a tout faux. Sauf que c'est ma mère et qu'elle est têtue. Elle vous dira que le nouveau français, il accepte ça, verte fluo. Elle a tort. Et de toute façon, je n'en ai rien à foutre, du nouveau français. Ou de la nouvelle ortographe. Fuck it.
Bref, sa sacoche est vert (et non pas verte) fluo. Et ses talons, ils sont haut comme des échasses. J'aimerais qu'elle tombe en bas et qu'elle se fende la gueule en deux. Comme ça, j'aurais raison de faire dur, avec mes souliers plats ; et elle arrêterait de se promener avec son air fendant (et non pas fendu).
Ses souliers m'agressent, sa voix m'égratigne les oreilles, sa vue me donne envie d'uriner sur les murs. Ce n'est pas compliqué, je ne l'aime pas, cette femme.
Vous me trouvez rude, jalouse, mal élevée et vulgaire, n'est-ce pas?
Ben vous avez raison.
Parce que je suis née dans un appartement miteux (oooh, le beau cliché), avec une mère dépressive (encore là, hein, on connaît la chanson) et un père absent (franchement, ça frôle le ridicule, cette description), je suis devenue une connasse. On a souillé mon âme quand j'étais une môme et aujourd'hui, eh bien... je suis ce qu'on a fait de moi.
La seule chose qui fait de moi quelqu'un, c'est le français. Parce que bon, veut, veut pas, quand ça va mal, il faut se raccrocher à quelque chose. Ça fait que je me suis raccrochée aux synthaxes de phrase. Aux accords du participe passé avec les verbes pronominaux. Aux lettres, aux syllabes, aux mots, aux phrases, aux paragraphes, aux.... bon, vous suivez le refrain. Et j'ai lu. Oh oui. J'ai lu plus que vous tous réunis, je le sais bien.
Et j'ai détesté.
Des gens, pas des livres. Émilie, surtout, parce que même si sa sacoche est vert fluo (et que c'est laid), elle a de grands yeux gris avec des roues de vélo à l'intérieur et que je n'aime pas ça, moi, le vélo. Et elle a une peau blanche comme la porcelaine et la porcelaine, ça se brise vite. Et elle a un nez aquilin et que ça me fait penser à alcalin, comme dans mes cours de chimie. Je déteste la chimie.
Mais surtout, Émilie, elle est incroyablement belle et agréable ; pas moi.
Elle est tout ce que je ne serai jamais.
Elle a tout ce que je n'aurai jamais.
Jamais, jamais.
C'est long, jamais.
jeudi 9 septembre 2010
lundi 6 septembre 2010
samedi 4 septembre 2010
Avant que ça aille bien, faut que je vous dise...
Là, là, maintenant, j'aimerais ça, être ailleurs.
Ailleurs, comme dans le futon-lit d'un appartement de Saint-Henri, avec une (pas deux, pas dix, mais bien une) bière noire et forte dans l'estomac et dans l'haleine, des restes de notre amour sous les couvertures qui flottent dans l'air, à détailler, doucement, tous les détails de sa peau et à me demander, encore, comment c'est possible qu'elle soit aussi douce.
Là, là, maintenant, j'aimerais ça ne pas être à Ottawa.
Je me demande à quoi j'ai pensé.
Je n'ai pas envie d'aller dans les toilettes publiques.
Je n'ai pas envie de me faire de nouveaux amis.
J'ai cassé ma clé pour la cuisine commune dans la serrure.
J'ai envie de fermer les yeux et d'espérer que les 8 mois passent sans que je m'en aperçoive.
C'est la première fois que ça m'arrive, parce que c'est la première fois que je m'attache à un lieu, à des gens, à une vie. C'était la première fois que j'aimais réellement tout ce qui m'entourait, infiniment, jusqu'à en devenir folle de les quitter.
Je me dis que 8 petits mois, ce n'est pas très long, mais en même temps, god, c'est tellement tellement long.
J'ai cette envie folle de revenir, même si je sais bien qu'en fait, ça va bien aller. J'ai cette envie folle de revenir et ça aussi, c'est la première fois. Revenir et non pas partir à l'infini.
Ailleurs, comme dans le futon-lit d'un appartement de Saint-Henri, avec une (pas deux, pas dix, mais bien une) bière noire et forte dans l'estomac et dans l'haleine, des restes de notre amour sous les couvertures qui flottent dans l'air, à détailler, doucement, tous les détails de sa peau et à me demander, encore, comment c'est possible qu'elle soit aussi douce.
Là, là, maintenant, j'aimerais ça ne pas être à Ottawa.
Je me demande à quoi j'ai pensé.
Je n'ai pas envie d'aller dans les toilettes publiques.
Je n'ai pas envie de me faire de nouveaux amis.
J'ai cassé ma clé pour la cuisine commune dans la serrure.
J'ai envie de fermer les yeux et d'espérer que les 8 mois passent sans que je m'en aperçoive.
C'est la première fois que ça m'arrive, parce que c'est la première fois que je m'attache à un lieu, à des gens, à une vie. C'était la première fois que j'aimais réellement tout ce qui m'entourait, infiniment, jusqu'à en devenir folle de les quitter.
Je me dis que 8 petits mois, ce n'est pas très long, mais en même temps, god, c'est tellement tellement long.
J'ai cette envie folle de revenir, même si je sais bien qu'en fait, ça va bien aller. J'ai cette envie folle de revenir et ça aussi, c'est la première fois. Revenir et non pas partir à l'infini.
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