mardi 9 décembre 2008

C'est ça.

Moé là, dans la vie, j'aime ben ça fouiller dans mes vieux textes. Pis là, j'ai déniché ce truc. Je suis assez critique pour savoir que ce n'est pas excellent du tout ; mais c'est très représentatif de mon état d'esprit à ce moment-là, pis ça montre bien à quel point j'étais ô, une pauvre âme torturée. J'avais 13 ans.

Sous les lambeaux filiformes que formaient les rideaux, depuis longtemps déchiquetés et inutilisables, le vent souffla, d’un coup, sans que l’on sache exactement d’où cela provenait.

La fenêtre était bien close, pourtant. Le courant d’air continua à errer toujours plus vite dans la pièce insalubre, formant un tourbillon machiavélique où s’entremêlaient poussières et excréments de souris.

À ce moment, un éclair jaillit, coupant court à tout ce brouhaha. De l’éclair, une ombre écarlate s’éclipsa, atterrissant sans bruit sur le parquet maculé. La silhouette jeta un regard circulaire sur la salle qui l’entourait. Un lit délabré, un fauteuil défoncé, de la saleté à satiété. Parfait.

Elle frotta le mur, brique après brique. Une, deux, trois. Le frottement sur ses mains lui faisait du bien. Elle pesa plus fort. Quatre, cinq, six. Ça y est, ça saignait. Plus fort. Sept, huit, neuf. Sa peau s’arrachait. Encore! Dix, onze, douze! Une dernière fois, et elle serait peut-être débarrassée de cette enveloppe charnelle, une bonne fois pour toute! TREIZE, QUATORZE, QUINZE!

Il ne restait plus que ces foutus os qui pendouillaient lamentablement au bout de ses mains difformes.

De rage, elle utilisa ses dents pour arracher les derniers morceaux de chair qui la recouvraient. Elle les mastiqua longtemps, savourant ces pièces de viande cadavériques comme s’il s’agissait du met le plus exquis.

Elle tapa du pied. Elle cria des insultes à ces murs, à la vie, à la mort, à tout ce qui l’emprisonnait dans ce monde froid, dur, où elle s’était pourtant sentie chez elle. Elle détacha un de ses bras, s’en servit pour assener un violent coup dans la fenêtre. Le verre se brisa en mille morceaux.

Elle rit. Ah! Ah! Ah! Comme c’était drôle de détruire, d’anéantir, sans jamais ressentir la moindre douleur!

Puis la clarté apparut à travers la fenêtre. Aussi vite qu’elle était venue, elle s’évanouit dans un rayon, sachant que demain, tout serait à recommencer.

Qu’elle serait sans cesse cet esprit troublé enfermé dans cette enveloppe de peau, ce damné corps dont elle ne réussissait pas à se débarrasser.

4 commentaires:

Audrey-Ann a dit…

Ça m'a donner des frissons, et moi je ne trouve pas ça mauvais comme tu as dit. Tu écris super bien

Valérie a dit…

Cool texte! Un peu torturé, mais je suppose que ça, c'est l'adolescence...

Mais moi je veux de la NOUVELLE création.
Bon.

Alice a dit…

Ohlàlà... moi qui espérais te calmer un peu les ardeurs!

Ça s'en vient, ça s'en vient... mais laissons d'abord passer la fin de session?

Valérie a dit…

Oui, bon. Sérieux, c'est con, mais moi moins j'ai le temps pour, plus j'écris.
Je sais, je sais. Je suis faite tout croche.