samedi 13 mars 2010

Barbe

Je voulais vous dire, aussi, que j'ai lu, pendant ma semaine de relâche, Comment devenir un monstre, de Jean Barbe. Pis c'était bon en maudit. Lisez-le.

Je vous cite un extrait, qui contient seulement une infime partie de l'essence du livre, mais qui m'a directement touchée, parce que j'aurais pu l'écrire, j'aurais pu l'écrire.

Mon front se couvrait de sueur. Qu'est-ce qui m'avait pris? Pourquoi ce besoin de fuir? Qu'avais-je fait?

Mais je le savais très bien. Avocat, père, mari : depuis trop longtemps, mes rôles me paraissaient avoir été écrits par un tâcheron sans imagination pour un feuilleton sans rebondissements. Il me semblait être devenu une mécanique roulant à vide, sans âme. Mes jours se déroulaient selon une routine établie qui ne sollicitait aucune contribution de ma part. Je ne vivais pas ma vie, elle s'en chargeait toute seule. Une existence raisonnable jusqu'à la dissolution du moi.

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